CHIMBORAZO

Comment bien rater le déconfinement de son équipe ?

Jamais un 11 mai n’a été attendu avec autant d’impatience…finies les dérogations à chaque sortie, le télétravail sur fond photo pour masquer le salon en vrac ou les négociations ardues avec un client entre deux questions de la petite dernière sur son exercice de maths !

Les décideurs et les managers s’organisent pour préparer le retour des salariés au travail, ou dans les entreprises dans le respect des gestes barrières.

Plus d’un salarié sur deux a été mis au chômage partiel, certains ont vu leur activité salariée

purement et simplement disparaître tandis que de nouvelles activités rétribuées – ou pas – par la communauté émergeaient (cuisiner, devenir le prof de ses enfants, prendre soin de ses proches à distance, éviter de tomber malade, faire du bénévolat, jardiner…)

D’autres ont frôlé le burn out en tentant de faire face à la crise, la plus importante que nous ayons traversée au 21ème siècle. Ils ont cherché, bricolé et innové pour résoudre des problèmes inédits dans un contexte imprévisible et anxiogène.

Bref, nous avons tous ont vécu une expérience puissante qui a bousculé notre rapport à soi, à la famille, à l’entreprise, à la société et à notre futur. Mais qu’en faire quand la priorité est de « remettre la machine en route » ?

Chers managers et décideurs, j’ai donc sélectionné pour vous quelques conseils avisés et efficaces ; ils vous aideront à bien rater le dé-confinement de votre équipe !

1.      Repartir sur les chapeaux de roues comme si rien ne s’était passé depuis le 16 mars. Le déni sera surement l’un des outils les plus efficaces pour achever la motivation et tuer l’envie de celles et ceux qui retournent travailler. Ils ont vécu et appris beaucoup de choses nouvelles. Mais parler de ça, c’est ouvrir la boite de Pandore, alors surtout chut… faisons comme si de rien…

2.      Critiquer ceux qui ne « faisaient rien » et encenser « ceux qui travaillaient » Bien insister sur la différence entre les « fainéants » et les « valeureux soldats » (ils – souvent elles d’ailleurs – ont été en première ligne et ça n’est pas fini) pour saper les bases de la coopération. Très efficace pour créer une fracture durable entre les équipes.

3.      Exiger la même activité pour tous sans tenir compte de leurs conditions de travail Le télétravail va rester massif pendant quelques mois. Un télétravail d’un genre particulier, avec enfant, conjoint, virus et une logistique familiale entièrement portée par les télétravailleurs. Eviter d’écouter les contraintes des un.e.s et des autres et exiger les mêmes objectifs pour chacun.e.  Surtout pas de souplesse, de la discipline, sinon ils pourraient y prendre goût !

4.      Décider de tout passer à distance sans concertation Grâce au confinement, chacun.e a musclé ses compétences digitales : animation de visios, conception de webinaires et vidéos, live en ligne, partage de connexions faiblardes…Désormais on fera tout à distance. On gagnera du temps et de l’argent sur les séminaires, les rituels d’équipe et les déplacements. On s’en est passé sans problème pendant 2 mois, c’est que ça ne doit pas être très utile finalement.

5.      Ne pas échanger avec ses pairs pour saisir les enseignements à tirer de cette expérience manager à distance, c’est différent du management présentiel ; ça nous a amené à être créatif, stressé, stimulé, fatigué, agacé, émerveillé par des situations inédites. Oulala, si on commence à partager tout ça, ça va nous donner envie de changer pas mal de choses. ça risque de vraiment déménager. Et là, on n’a pas le temps. On en parlera au prochain plan stratégique, en 2022.

Alors ready ?